La fin de l'exploitation des navettes spatiales américaines possède des effets induits inattendus. Ainsi, savent-ils à la NASA que cette navette spatiale playmobil® - ma navette spatiale playmobil®, celle qui a accompagné toute mon enfance, a commencé sa carrière en même temps que la leur? Elle était, je me rappelle, scotchée à une bouteille d'eau minérale (c'était le booster principal évidemment).
Depuis elle a exploré le jardin de fond en comble et vécu pas mal d'aventures avec son équipage, y compris, et ce n'était pas le moins risqué de ses voyages, celui de l'oubli.
En 2005, avec l'extraction de mes figurines playmobils® du fond de la cave, elle a fait partie de ces vecteurs de souvenirs qui m'a empêché, de les y redescendre. Son vieux plastique abimé me rappelait encore les arbres du jardin, les rencontres avec de dangereux lézards à la recherche d'une place au soleil ou de scarabées Rhinocéros, pourtant bien placides. Son vieux plastique jauni, comme celui du bateau pirate m'a dit qu'on avait plein de choses à vivre encore.
Alors, à l'occasion de la fin des vols des navettes spatiales de la NASA, ma navette, va faire également son dernier vol. Dans ce même jardin qu'il y a trente ans.
Et après ? Ce ne sera pas, à la différence de ses consoeurs américaines, le musée. Mais en même temps, ce ne sera plus la même navette :Elle va suivre un programme de remise en état. Ses vieux autocollants - merveilleusement vintages - seront retirés, son groupe de propulsion, qui a passé trente ans à rester plus ou moins agrippé à son support suite à une chute, sera restauré et réparé, sa vieile carlingue va retrouver son lustre.
Elle cessera sans doute d'être la navette de mes jeunes années, mais je pense - après mure réflexion à ce sujet - que le meilleur moyen de rester fidèle aux beaux souvenirs de son existence n'est pas de les laisser jaunir.
C'est le sens de la vie. Elle n'en a qu'un.... et c'est "droit devant!"